La dadamisation

Publié le par Yohann ABIVEN

Vendredi dernier, dîner avec jeunes filles également jeunes professionnelles. Pas n'importe quelles jeunes professionnelles, des cadres. Moins de trente ans, en Normandie, terre qui leur est parfaitement inconnue.Et bien la terre leur restera parfaitement inconnue car à part l'aricle tant du contrat qui donne une prime, l'annexe bidule de la convention collective qui fait que..., Mme Machin qui est vieille et qui a du mal à obéir, la conversation se résume à ces chaises, qu'il vaut mieux acheter par quatre parce que quand on s'installe, etc.L'Europe choisit son destin, mes amies se dadamisent. La dadamisation est un renversement qui frappe la jeune femme (si j'ose dire) et que j'explique mal. La dadamisation fait subitement passer (j'insiste : SUBITEMENT) de la frivolité jeuniste à cette façon d'évoquer les questions domestiques comme si les fondamentaux de la planète étaient ébranlés. Le ton est grave, les mots pesés et les phrases traduisent systématiquement ce qui ne va pas, et pas grand chose ne va. Tout choque, les mines se renfrognent, moi je dois marcher sur des oeufs, avant qu'elle ne m'indiquent, comme l'on dit en Ille-et-Vilaine, "la route de Saint-Méen".
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article