Une spéciale Rachida Dati !

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Lundi 19 janvier, sur RCF, nous croquerons deux nouveaux sujets :


Autrefois, le bon roi rendait justice sous un chêne. Au préalable, afin d'éclairer la conscience monarchique, des grands bonhommes baraqués et patibulaires avaient posé la Question, encore meilleurs dans leur office armés de tenailles rougissantes. Point de torture néanmoins pour les plus nobles criminels. Un duel suffisait, Dieu allait reconnaître le sien. Parfois tout de même, il fallait que ses lieutenants sur terre pallient un peu les hésitations du Très-Haut. On doit à ces prélats fumigènes l'invention de notre procédure d'enquête pénale, dite depuis inquisitoriale. Notre juge d'instruction n'est rien d'autre, au fond, que le petit petit petit neveu de Bernardo Guy, sinistre pourfendeur d'hérétiques, bien vite léchés de flammes. Ce magistrat, désormais rémunéré par l'Etat, a pour tâche de faire accoucher la vérité, en faveur ou en défaveur des protagonistes à l'affaire. Sage-femme ou plus rarement sage-homme, compte tenu de l'immense féminisation de la Magistrature, il ordonne les actes indispensables à l'établissement des faits et des responsabilités. Mais sage, il ou elle ne l'est pas forcément et la charge l'emporte souvent, dit-on, sur la décharge, la tentation de l'emprisonnement au cas où et même que ça peut aider à avouer, sur le contrôle judiciaire. La leçon de Montesquieu vaut aussi, hélas, pour les prétoires : tout homme qui a du pouvoir est naturellement porté à en abuser. Si nul n'y prend garde et à force d'aller au charbon, l'exercice solitaire de l'instruction finit par mener l'homme en hermine dans les vapeurs fétides d'Outreau, sans qu'aucun Voltaire n'arrête l'implacable machine à défaire l'honneur et à accuser faussement, avec, il est vrai, une complicité médiatique sans doute tout aussi coupable. Les innocents d'Outreau ne doivent leur salut qu'à la loi du 15 juin 2000 qui a autorisé l'appel après une condamnation en cour d'assises. Une mesure d'homme sage, assurément, et un grand pas en arrière pour la raison d'Etat. Mais notre roi de France modernisé d'aujourd'hui n'est malheureusement pas un homme sage, ni un homme instruit de démocratie ou de respect des libertés de l'individu. Encore un peu et on le verra fixer les peines depuis le jardin de l'Elysée. Cela fera de la peine à voir, d'autant que celles et ceux qui soutiennent cette réforme inadmissible ne manquent pourtant pas d'instruction.     

 

 

Second sujet

Un bébé au gouvernement

 

C'est tout juste si la Garde des Sceaux, Rachida Dati, n'a pas accouché entre deux réunions de travail. Un peu plus et elle aurait regardé le passage par la case maternité comme une perte de temps. Sitôt accouchue, sitôt revenue. Donnons-nous le temps, quoi qu'il en soit, pour souhaiter la bienvenue dans notre monde à la petite Zohra. Et souhaitons qu'elle ne réside jamais dans une petite ville de Province, car sa maman y aura fait fermer le tribunal. Qu'elle agisse toujours avec toutes les lueurs de la raison. Car autrement, même folle à lier, sa maman aura dit de la juger coupable quand même. Qu'elle ne s'avise pas de recommencer un geste malheureux, car elle se condamnera aux peines planchers, celles dont raffole sa maman. Qu'elle ne tienne aucun propos suspect, car sa dangerosité alors supposée la conduirait dans les nouvelles geôles de la République. Bref, qu'elle défonce une voiture à scooter avant douze ans, car après ce sera le bagne dans une île aux enfants détraqués. Et qu'elle n'aille pas épouser un sans-papier, ou tonton Brice brisera ce que Dieu aura uni. Les médecins ont-il seulement procédé à un diagnostic prénatal afin de mesurer les chances de mettre au monde une voyoute en devenir ? C'est un grand mystère. Aussi grand que l'identité du père de Zohra, peut-être celui qui offrit à la ministre cette bague si superbe que le Figaro préféra l'ôter d'une photo pour que nul ne confonde Rachida Dati et... Julien Dray. Mais Julien Dray, lui, risque de partir quand Radida Dati, elle, revient. Elle travaille plus et est déjà soupçonnée de préparer, par son attitude de battante, une remise en cause du congé maternité. Ironie de la crainte que celle-ci. Les opposant au datisme sont prêt à brandir la tête ministérielle au bout d'une pique, à l'isoler des affaires du monde et du gouvernement. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que cette femme est... dangereuse !

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